mercredi 1 juillet 2020

Bonnes vacances à la 1ère 4

Bonjour à tous, j'aurais aimé pouvoir vous saluer en vrai avant que vous ne partiez en vacances. J'en ai vu certains et pas d'autres. Quoi qu'il en soit passez de très bonnes vacances, restez prudents et un peu studieux dans la perspective de l'année prochaine.
je continuerai à alimenter le blog si je pense qu'une info peut vous concerner et vous pouvez m'écrire toujours à la même adresse pour me dire au revoir.

vendredi 26 juin 2020

Atelier d'écriture du 25 juin: textes de Shamil


 Acrostiches Confinement et déconfinement

Changement et
Organisation se sont immiscés dans
Nos vie. Avec nos
Familles nous nous sommes
Imaginé une date de fin ;
Ne pas craquer face a cette
Envie de sortir, et de retrouver nos proches. Un
Mardi a été le début de ce grand confinement.
Engeulades au quotidien
Nous ont fait perdre la
Tête. Ahhh sacré corona virus.

Dimanche, il ne nous manquera plus que un jour
Et nous serions libres, ce
Confinement nous as été très embarrassant. Mais maintenant
On respire… mais avec un truc sur le
Nez et ce truc c’est un masque. Les
Fleurs ont poussé, la nature avait repris ses droits. Mais certaines personnes restent
Irresponsables, ces personnes
Ne jettent pas leur masque à la poubelle mais par terre. Pourtant ce confinement nous a fait comprendre que nous devions être plus
Ecolos à l’égard de la planète.
Mais maintenant je peux faire du vélo
Et puis, sortir avec mes amis. Il
Ne faut pas oublier ce virus qui a
Tout moment peux revenir…



Inventaire des chambres dans lesquelles j’ai dormi :

Lors de ce confinement, j’ai dormi dans ma chambre. J’ai très vite constaté que je n’avais pas besoin de réveil, puisque ma petites sœur me réveillaient tous les matins..
Avant ce confinement, j’ai eu la chance de faire une soirée avec mes amis…La soirée s’est bien passée jusqu’au moment du réveil où j’ai appris que pendant la nuit je m’était endormi sur les pieds de mon ami.
Je voyage souvent lors des grandes vacances, et une des destinations les plus fréquentes est la Russie. Je dors dans différents endroits, comme chez ma grand mères, mes tantes ou mes cousins…Mais une des chambres qui m'a marqué était lors de mon réveil où un bébé avait vomi sur moi..
En tant que lutteur depuis mes 4 ans, j’ai un niveau qui m'a permis de faire partie des 5 lutteur les plus performant de nôtres équipes…ceux qui nous a permis de faire de nombreux voyage en France et dans le monde et ainsi de dormir dans des endroits assez insolites..
Nous avons par exemples dormi une fois dans un bunker en Suisse après une compétition de lutte. Nous avons pu faire un énorme cache-cache mais aussi une bataille de polochon.
Nous avons aussi dormi dans des tentes lors d’un stage de lutte à Kruth… où nous avons eu très froid et que la technique était de ne pas s’habiller pour se réchauffer et de ne pas faire comme on l'avait fait c-a-d de nous couvrir avec plusieurs vêtements.
Nos avons aussi eu l’occasion de dormir dans une base militaire, en Estonie lors d’une énorme compétition de plus de 2000 lutteurs.
Il  y a maintenant deux ans, nous étions aussi allés en Estonie( comme chaque année) où nous avons dormi dans une auberge de jeunesse (jusque là rien de particulier) mais quand nous avons voulu retourner en France, notre vol était annulé à cause de la neige, mais nous n’avions plus d’auberge où dormir, alors la compagnie aérienne nous a payé un hôtel 4 Etoiles pours deux jours, avec un petit déjeuner exceptionnel. Et j’ai par la même occasion loupé mon Brevet blanc, mais j’ai aussi pu visiter Milan en Italie puisque il n’ y avait pas de vols jusqu’en France, nous avons donc dû passer par l’Italie.

Parcours au lycée le jeudi 25 Juin, 2020 de 13H45 à 14H05

Lors de mon premier arrêt, il y avait pas mal de bruits et de mouvement, mais au fur et à mesure que je m’éloignais, cela était plus paisible. Face à moi il y a eu de nombreuses personnes importantes au niveau de l’économie sur des affiches en papier. Une personnes 'a marquée, c’est Karl Marx, il m'a fait penser à un cours que j’ai lu sur lui avec le programme Pei. Ensuite, je me suis arrêté en face d’un bureau, au premier abord, mais quand j’ai levé les yeux, j’ai remarqué la nature qui se déploie dans la cour…Cela m'a fait penser au confinement où nous étions quasiment tous face à notre ordinateur en train de travailler , où nous étions enfermées dans une sorte de prison ( les stores de la salle O4 forment comme des barreaux) et que, en face de nous, la liberté c’est-à-dire la nature s'épanouissait. En même temps, l’enseignant qui était dos à moi dans la salle d'en face faisait un cours à ses Elèves la porte ouverte et j’ai entendu le mots « Oxygène » 
J’ai eu l’occasion de m’arrêter face à un poteau. Poteau sur lequel je m’adossais en attendant mon cours de géopolitique. Je me suis aussi arrêté face à un nombre, le 001. Il 'a fait penser à l’agent 007. Le 1 m'a aussi marqué puisque cela veut dire nous sommes seuls…Mais cela m'a aussi fait penser à la première c’est-à-dire mon niveau  d'études et aussi qu' il me reste 1an avant que l’école se termine.


Choses qui

Choses qui me font battre le cœur :
La pluie et l’orage avant de dormir.Manger

Choses qui me font rires :
Les tweet de certaines personnes, les blagues nulles de mes amis

Choses qui me mettent en colère :
L’injustice dans le monde, le fait qu’on agresse une personne pour ce qu’elle est ou pour comment elle s’habille. Les personnes qui pensent tout savoir sur la personnes alors qu’elle ne connaissent pas leur vie

Choses qui me font pleurer :
Le fait de se cogner le doigt de pied contre un meuble de la maison

Choses qu’il faudrait inventer :
Un outil permettant de retrouver nos clé quand on les perd

Choses qui ne faut pas oublier :
De dire au personnes qui nous sont proches qu’on les aime, qu' on peut mourir à tout moment, que des personnes se sont battues pour qu’on ait autant de liberté, que des personnes ont inventé des choses pour nous rendre la vie plus facile, qu’il ne faut pas oublier le virus.

Atelier d'écriture du 25 juin: textes d'Eylem

Acrostiches

Déconfinement:

Drôle
Endroit
Confiant
Nouvelles
Fleurs et nouveaux potagers ont poussé
Incognito
Nullement reconnaissable
Eylem
Masquée
Enfin libre
Nouvelle vie nous voilà en restant
Tout en gaieté. 

Confinement

 
Couloirs
Ni
Filles ni garçons
Imposent
Nullement l’
Emprisonnement
Mais
Enclenche les sentiments
Nés durant cette période
Tragique. 

 
Inventaire des chambres dans lesquelles j’ai dormi
  • Ma chambre où je passe clairement la moitié de mon temps.
  • Chambre de mes parents quand ils ne sont pas là pour avoir un plus grand lit.
  • Dans mon salon pour faire une sieste.
  • Dans ma salle de jeux lorsque je regarde une série et que je m’endors dans celle-ci.
  • Chambre chez ma tante Lulu quand je ne veux pas rentrer chez moi.
  • Chambre chez ma tante Dodo car elle habite trop loin pour faire un aller-retour.
  • Chambre chez ma tante Nana pour l’aider à faire son ménage et la cuisine car elle est âgée.
  • Chambre d’un bateau en Italie vers la Grèce où j’ai failli mourir.
  • Chambre d’hôtel en Grèce sur la route du retour en France car on était sortie trop tôt.
  • Chambre d’hôtel en Turquie super bel hôtel, j’ai passé de super vacances.
  • Chambre chez ma tante à Londres, superbe vacances, et même pas besoin de payer un hôtel.
  • Chambre d’hôtel à Rome, meilleur voyage scolaire.
  • Dans le bus en direction de Rome, super fatigué mais excitée.
     
    • Dans la voiture en direction de la Turquie, super fatiguant durant deux jours de voiture et un jour de bateau.
    • En classe de français en 3ème, j’étais super fatiguée et on avait une intervention ennuyante.
    • Au foyer au lycée, prof absent et prévenu à la dernière minute à 8h du matin.
    • Chambre de Chalet en montagne, super séjour avec comme activité le ski.
    Parcours au lycée le 25/06/20 de 13h45 à 14h05
  • Tableau blanc avec le travail que l’on vient de faire, un acrostiche, c’est très productif, j’ai hâte de voir ce que les autres ont écrit.
  • Couloirs vides durant cette période, le lycée est quasi vide. J’entends des professeur faire cours notamment ma professeur de physique spé et une professeur de langue.
  • Il y a deux classes vides, ça me donne des frisson, il n’y a ni élève, ni professeur, juste une bouteille de gel hydroalcoolique, c’est assez étrange.
  • Tous les casiers sont presque tous vides, c’est le signe de la fin de l’année scolaire.
  • Il y a une table à l’entrée du couloir, avec du gel hydroalcoolique et des mouchoirs, on dirait une douane, on ne passe pas sans avoir mis du gel.
  • Grande poubelle avec des masques et des mouchoirs à l’intérieur, encore un signe de la maladie. Au-dessus de celle-ci une pancarte avec écrit que la poubelle est dédiée à cette effet pour ne pas contaminé d’autre personne.
  • Grande affiche avec une personne portant un masque, le port du masque est obligatoire pour tout le monde.
  • Des élève passent, mais très peu, ils prennent une pose, vont aux toilettes, tout ça individuellement.
  • Bruit de chasse d’eau, quelqu’un a fini d’aller au toilette.

  • Choses qui…
  • Choses élégantes : De belle robes longues de soirée, plutôt noirs avec de bel escarpins avec le bout un peu pointus. Une beau costume de soirées pour les hommes avec des mocassins.
  • Choses qui ont un aspect sale : De la poussière sur les meubles qui font éternuer, un nie de fourmis et d’araignées, les excréments d’un lapin ou encore des voitures sales.
     
    • Choses désolante : une personne qui ne connait pas les tables de multiplication, une personne qui ne s’excuse pas après avoir bousculé quelqu’un dans la rue, une opération médicale qui ne s’est pas bien passée.
    • Choses qui font battre mon cœur : Des glaces à la vanille, une nouvelle paire de chaussures, du poulet, un bon hamburger, des nouveaux vêtements et bijoux, un voyage sur une île paradisiaque, une fête surprise.
    • Choses qui me mettent en colère : Une maison pas rangée, la vaisselle pas faite, lorsque l’on me pose un lapin, lorsque je n’ai plus de batterie sur mon portable alors que je dois sortir, quand je suis au magasin et que j’ai eu un gros coup de cœur pour l’article mais qu’il n’y a pas ma taille.
    • Choses qui me font rire : TOUT.

L'OULIPO: mouvement poétique de l'écriture avec contrainte.

la plupart des exercices d'écriture que j'ai proposés sont inspirés par le mouvement littéraire de l'OULIPO: ouvroir de littérature potentiel créé par des mathématiciens poètes comme François  Le Lionnais. (Interview de Le Lionnais)

Site officiel de l'OULIPO

Qu'est-ce que l'oulipo?

L'OuLiPo est un groupe d'écrivains qui fut fondé en France, en 1960. Son nom est l'acronyme d'Ouvroir de littérature potentielle. Fondé d'abord pour venir en aide à Queneau dans la rédaction de ses Cent mille milliards de poèmes, l'OuLiPo se mit bientôt à utiliser des contraintes littéraires du passé (comme le lipogramme) et en en inventer de nouvelles. En travaillant sur le matériel du texte, sur des «patrons» d'écriture, il est possible de rendre lisible une infinité de textes, potentiellement inscrits dans les contraintes littéraires utilisées.

Exercices d'écriture proposés le jeudi 25 juin

A près avoir discuté des spécialités pour l'an prochain et du Grand Oral, j'ai proposé aux élèves présents des exercices d'écriture.
1. Acrostiche à partir des mots confinements et déconfinements;

Site dédié à cette forme poétique

2. Inventaire des chambres dans lesquelles vous avez dormi en commençant par celle que vous avez utilisée pendant le confinement.

Exercice inspiré d'un teste de Georges Perrec: Inventaire des lieux où j'ai dormi

En savoir plus sur le projet de Georges Perec
 

3.Exercice du parcours dans le lycée: faire cinq pas et décrire ce qu'il y a devant soi, ce que l'on entend, sent , les associations d'idées pendant 20 mn ( Le texte va produire une relation très précise à ce moment particulier de la vie)

 4. Choses qui… Sei Shônagon : A la manière de cette  suivante d'une impératrice japonaise: "choses qui..."

Les "Notes de chevet" ont été écrites par Sei Shônagon, dame d'honneur appartenant à la cour impériale du Japon, dans les premières années du XIème siècle, c'est à dire vers le milieu de la période à laquelle les historiens ont donné le nom de Heian, qui autrefois désigna Kyôto : Heiankyô, "Capitale de la paix".

Choses qui font battre le coeur 

 hoses qui font battre le cœur
Des moineaux qui nourrissent leurs petits.
Passer devant un endroit où l’on fait jouer de petits enfants.
Se coucher seule dans une chambre délicieusement parfumée.
S’apercevoir que son miroir de Chine est un peu terni.
Se laver les cheveux, faire sa toilette, et mettre des habits tout embaumés de parfum. Même quand personne ne vous voit, on se sent heureuse du fond du cœur.
Une nuit où l’on attend quelqu’un. Tout à coup, on est surpris par le bruit de l’averse que le vent jette contre la maison.

Choses qui font naître un doux souvenir du passé
Les roses trémières desséchées.
Les objets qui servirent à la fête des poupées.
Un jour de pluie, où l’on s’ennuie, on retrouve les lettres d’un homme jadis aimé.
Une nuit où la lune est claire.
Choses qui remplissent d’angoisse
Regarder les courses de chevaux.
Tordre un cordon de papier, pour attacher ses cheveux.
Avoir des parents ou des amis malades, et les trouver changés. À plus forte raison, quand règne une épidémie, on en a une telle inquiétude qu’on ne pense à rien d’autre.
Ou bien un petit enfant qui ne parle pas encore se met à pleurer, ne boit pas son lait, et crie très longtemps, sans s’arrêter, même quand la nourrice le prend dans ses bras.
Quand une personne que l’on déteste s’approche de vous, on ressent, de même, un trouble indicible.
Choses qui ne servent plus à rien, mais qui rappellent le passé
Une natte à fleurs, vieille, et dont les bords usés sont en lambeaux.
Un paravent dont le papier, orné d’une peinture chinoise, est abîmé.
Un pin desséché, auquel s’accroche la glycine.
Une jupe d’apparat blanche, dont les dessins imprimés, bleu foncé, ont changé de couleur.
Un peintre dont la vue s’obscurcit.
Dans le jardin d’une jolie maison, un incendie a brûlé les arbres. L’étang avait d’abord gardé son aspect primitif ; mais il a été envahi par les lentilles d’eau, les herbes aquatiques.
Extraits de : Sei Shônagon, Notes de chevet,
traduit du japonais par André Beaujard,
Gallimard, « Connaissance de l’Orient », 1966. 
 
Nous avons ensuite imaginé un rituel pour dire les textes et se faire découvrir nos productions: mon vieux sac a servi de "cercueil" où déposer les acrostiches du confinement et du déconfinement...
Tous le stextes étaient émouvants et révélateurs des différentes personnalités des personnes présentes.
 
A votre tour, lancez-vous dans l'écriture et envoyez moi vos textes. je le slirai avec plaisir.

mercredi 24 juin 2020

Cours du jeudi 25 juin: Rituel de l'adieu à 2020

Avec ceux qui seront présents, je vous proposerai une façon de dire adieu à l'année 2020 et d'accueillir 2021. En rentrant du cours, je transmettrai à tous ceux qui liront ce que nous avons fait.

vendredi 19 juin 2020

Textes extraits de Des Cannibales commentés jeudi en classe

EXTRAIT1

 Or je trouve, pour revenir à mon propos, qu’il n’y a rien de barbare et de sauvage en ce peuple, à ce qu’on m’en a rapporté, sinon que chacun appelle barbarie ce qui n’est pas conforme à ses usages; à vrai dire,il semble que nous n’avons autre critère de la vérité et de la raison que l’exemple et lidée des opinions et usages du pays où nous sommes. Là est toujours la parfaite religion, le parfait gouvernement, la façon parfaite et accomplie de se comporter en toutes choses. Ils sont sauvages, de même que nous appelons sauvages les fruits que nature, delle-même et de son propre mouvement, a produits: tandis quà la vérité, ce sont ceux que nous avons altérés par notre artifice et détournés de l’ordre commun, que nous devrions appeler plutôt sauvages. Cest dans ces créations spontanés que sont vivantes et vigoureuses les vraies-et les plus utiles et les plus naturelles-vertus et propriétés, que nous avons abâtardies en ceux-ci, et que nous avons adaptées au plaisir de notre goût corrompu. Et  pourtant, la saveur même et délicatesse sont, à notre goût,excellentes, et dignes des nôtres, dans divers produits de ces contrées-là qui ne sont pas cultivées. Rien ne justifie que lartifice soit plus honoré que notre grande et puissante mère Nature. Nous avons tellement surchargé la beauté et richesse de ses ouvrages par nos inventions que nous l’avons complètement étouffée.Il nen reste pas moins que, partout où sa pureté resplendit, elle fait extraordinairement honte à nos vaines et frivoles entreprises,
 "Et le lierre pousse mieux de lui-même,L’arbousier croit plus beau dans les antres isolés, Et les oiseaux chantent plus suavement sans aucun artifice." 

Tous nos efforts ne peuvent seulement arriver à décrire le nid du moindre oiselet, son agencement, sa beauté et son utilité,ni même la toile de la chétive araignée. Toutes choses, dit Platon, sont produites par la nature ou par le hasard, ou par l’artifice; les plus grandes et les plus belles, par l’une ou l’autre des deux premiers; les moindres et imparfaites, par le dernier.

Texte 2

 
Chacun rapporte comme trophée personnel la tête de l’ennemi qu’il a tué, et l’attache à l’entrée de son logis. Après avoir,pendant une longue période,bien traité leurs prisonniers,et leur avoir offert toutes les commodités quils peuvent imaginer, celui qui en est le maître, fait une grande assemblée des gens quil connaît; il attache une corde à l’un des bras du prisonnier, par le bout de laquelle il le tient éloigné de quelques pas, de peur d’être attaqué par lui, et il donne au plus cher de ses amis l’autre bras à tenir de même; et tous les deux, en présence de toute l’assemblée, l’assomment à coups d’épée.Cela fait, ils le font rôtir et en mangent en commun et ils en envoient des morceaux à ceux de leurs amis qui sont absents. Ce n’est pas, comme on pense, pour s’en nourrir, ainsi que faisaient autrefois les Scythes; c’est pour signifier une extrême vengeance. En voici la preuve:ayant remarqué que les Portugais, qui s’étaient ralliés à leurs adversaires, usaient d’une autre sorte de mise à mort contre eux, quand ils les faisaient prisonniers, mise à mort qui consistait à les enterrer jusquà la ceinture, et à tirer au demeurant du corps un grand nombre de flèches, et à les pendre après, les cannibales pensèrent que ces gens de l’autre monde, comme ceux qui avaient répandu la connaissance de beaucoup de vices chez leur voisinage, et qui étaient beaucoup plus experts qu’eux en toute sorte de malice, ne livraient pas sans raison à cette sorte de vengeance, et qu’elle devait être plus désagréable que la leur,et ils commencèrent à abandonner leur ancienne pratique pour suivre celle-ci.Je ne suis pas fâché que nous constations l’horreur barbare qu’il y a dans un tel comportement, mais je le suis, en revanche, jugeant bien de leurs fautes, nous soyons si aveugles pour les nôtres. Je pense qu’il y a plus de barbarie à manger un homme vivant qu’à le manger mort, à déchirer par des tortures et par des supplices un corps encore plein de sensibilité, à le faire rôtir par le menu, à le faire mordre et le mettre à mort par des chiens et des porcs (comme nous l’avons non seulement lu, mais vu de fraîche mémoire, non entredes ennemis anciens, mais entredes voisins et des concitoyens, et, qui pis est, sous prétexte de piété et de religion), que de le rôtir et de le manger après qu’il est trépassé.