vendredi 31 janvier 2020

Figaro Divorce de Odon von Horvath

Je vous ai parlé mardi dernier de l'existence d'une pièce qui reprend les personnages du Mariage de Figaro et les fait fuir une révolution. Figaro va reprendre le métier de coiffeur et se mettre à son compte, Suzanne va demander le divorce. Le Comte et la Comtesse vont connaître la déchéance.

Résumé de la pièce acte par acte

Christophe Rauck qui a mis en scène le Marigae de Figaro à la Comédie Française va proposer également un Figaro Divorce.

 Le fil de l’intrigue de la pièce de Beaumarchais repose sur la mise en péril du mariage de Figaro et Suzanne, et la réalisation du mariage des deux héros marque le dénouement heureux de la comédie.
La pièce d’Horváth suggère, par son titre, une vision plus sombre de ce couple. Le titre véhicule également l’idée d’une suite chronologique aux aventures des personnages de Figaro et Suzanne, comme si la pièce était un nouveau volet de la trilogie de Beaumarchais, et a fortiori un prolongement du Mariage.

 Dans la pièce d’Horváth, le divorce est une conséquence indirecte de la révolution qui pousse les personnages à l’exil, véritable épreuve pour les deux couples protagonistes. Les personnages vont être amenés à évoluer, à changer, et vont devoir composer avec leur statut d’émigrés. S’ajoute à ce changement de vie et de statut social – Figaro et Suzanne accèdent à la bourgeoisie alors que le Comte et la Comtesse dilapident leur argent et finissent dans la pauvreté – un désaccord important entre Suzanne et Figaro sur la question de l’enfant.
Finalement, c’est Suzanne qui voudra divorcer dans la pièce, mais Figaro n’est-il pas celui qui se sépare de ses valeurs à un moment donné, qui rompt avec ses idéaux, par opportunisme ?

mercredi 22 janvier 2020

Bac Blanc de français

Le bac blanc de français aura lieu le jeudi 30 novembre de 13h à 17h. Il faut se présenter en salle un quart d'heure avant l'épreuve.
Pour votre classe ce sera en salle 104.

lundi 20 janvier 2020

Pour le mardi 21 janvier: devoirs

Samedi je n'ai pas eu le temps de vous donner ce qu'il ya à faire pour mardi 21 janvier:
Retravailler l'explication de la scène 5 de l'acte III. Je vous donnerai un exercice à faire en cours pour vérifier si vous avez bien compris la scène.

Nous commencerons également l'étude du monologue de Figaro Acte V scène 3 et comparerons différentes interprétations de ce passage dans des mises en scènes fifférentes.

samedi 18 janvier 2020

S'entraîner à la dissertation

Figaro est-il un valet traditionnel de comédie?

Faites d'abord une recherche avant de regarder la capsule video qui va vous guider pas à pas pour faire la dissertation:

Capsule video  pour vous aider à construire un plan.

Acte III scène 5: étude intéressante en complément de celle que j'ai distribuée en classe

Acte IIIscène4 et 5



A retenir sur la figure du valet dans Le Mariage et sur l'évoltution de ce personnage de comédie


 A partir de l'étude de la scène 5 de l'acte III et de sa dernière partie:

Le valet des comédies du XVIIIème siècle ne répond plus au stéréotype du valet fourbe et fripon de la Commedia dell’arte. Le portrait dévalorisant que dresse Almaviva de Figaro ne lui correpond pas, de sorte que le blâme se retourne contre lui : si quelqu’un dans cette comédie est « louche » , de « réputation détestable », c’est davantage le Comte que Figaro. Ce dernier ne répond plus au stéréotype du valet de comédie (« de l’intrigue et de l’argent, te voilà dans ta sphère », lui disait Suzanne, I, 1) : il ne « marche(r) » plus « à la fortune » , et ne cherche plus à s’ « avancer » , et n’a rien de « médiocre et rampant » .

Il a appris à répondre, à se défendre, à revendiquer son droit à l’honneur et au bonheur. Or, Almaviva et la noblesse qu’il représente semblent ne pas s’en rendre compte (« une réputation détestable »). C’est pourquoi, à partir de la réplique : « Y a-t-il beaucoup de seigneurs qui puissent en dire autant ? », le public assiste-t-il à un renversement des rôles : Figaro attaque indirectement le Comte (son rival auprès de Suzanne, sa fiancée) à travers cette généralisation qui met toute la noblesse en question : la caricature des intrigants qui suit débouche sur une critique des courtisans dans la tirade finale. Habilement Figaro opère un glissement dans une critique qui vise au premier chef, le Comte et ses « licences », bien entendu, mais avec lui tous les hommes d’intrigue : il passe donc des arrivistes aux intrigants de cour qui peuvent vivre sans travailler, c’est-à-dire, les courtisans, les aristocrates. Cette critique de l’inutilité de la classe privilégiée («paraître profond quand on est, comme on dit, que vide et creux ») prend toute sa dimension contestataire au siècle où les philosophes des Lumières revendiquent une morale sociale où chacun participe à l’intérêt collectif. Louis XVI qui a interdit Le Mariage de Figaro et embastillé Beaumarchais ne s’y est pas trompé, de même que le Comte qui, trouvant sans doute que Figaro va trop loin dans l’amalgame qu’il fait entre les arrivistes et les politiques (« voilà toute la politique, ou je meure ! ») le rappelle à l’ordre : « Eh ! c’est l’intrigue que tu définis ! » , mais Figaro persiste et signe : « La politique, l’intrigue, volontiers ; mais comme je les crois un peu germaines, en fasse qui voudra ! » .



On doit à Beaumarchais l’invention d’un personnage devenu par la force même de son existence dramatique (la forme même de la trilogie implique un retour du personnages en même temps que son évolution, et donc un rapport problématique à l’idée d’identité, affrontée à l’écoulement temporel) un mythe littéraire, accédant au même titre que les grands héros tragiques à une individualité généralement bannie d’un genre comique jouant plus volontiers sur les archétypes. Un tel personnage est une date, parce qu’il représente non seulement un individu mais une époque toute entière, un classe, le Tiers-Etat : « Comment voulez-vous ? la foule est là : chacun veut courir, on se presse, on pousse, on coudoie, on renverse, arrive qui peut ; le reste est écrasé ».
Il incarne la plus brillante incarnation du valet qui aspire à devenir maître à son tour et résume bien la complexité et la richesse du personnage de Figaro, et au-delà, de la notion même de personnage pour Beaumarchais. Il ressortit bien, comme tout personnage comique, à un « type » mais il le dépasse et la complexifie, le porte à un degré d’individualisation qui lui confère une existence autonome. Parallèlement, loin de demeurer confiné dans un imaginaire purement littéraire et intertextuel, il s’enrichit des échos qui s’établissent entre l’œuvre et les conditions (historiques, idéologiques) de sa production et de sa réception. Représentatif des bouleversements de son temps, porte-parole des « Lumières », il incarne l’esprit de contestation, l’esprit frondeur français et annonce les combats pour les droits de l’homme : « Liberté, égalité, fraternité ».


Samedi 18 janvier: ce que nous avons fait

Réflexion sur une possible dissertation: En quoi Le Mariage de Figaro est-il une pièce révolutionnaire?
Complément: En quoi peut considérer le Mariage de Figaro comme une pièce féministe?

Se reporter aux documents distribués en classe pour la synthèse.

Lecture de la scène du procès pour mieux comprendre la satire de la justice mise en oeuvre par Beaumarchais ( satire sociale)

Visionnage d'un extrait du téléfilm réalisé par Marcel Bluwal: transition acte II/Acte III jusqu'au procès.

Je vous propose de regarder une partie de l'acte I en complément: Le Mariage de Figaro de Bluwal premier acte

Découpage en différentes étapes de la scène 5 de l'acte III: le duel entre Figaro et le Comte ( la scène dite de Godam): distribution d'une étude du texte à travailler pour la séance prochaine ( mardi 21 janvier)

mercredi 15 janvier 2020

A faire pour samedi 18 janvier

Lire la scène 5 de l'acte III et étudier le rapport entre Figaro et le Comte dans cette scène.

Continuer à réfléchir sur en quoi la pièce Le Mariage de Figaro est féministe et révolutionnaire.

Les Noces de Figaro de Mozart

En ouverture à notre étude de l'acte II scène 2, j'ai montré mardi en classe un extrait des Noces de Figaro de Mozart: l'air de Figaro se vuol ballare... Figaro se propose de faire danser le Comte à sa baguette.

Figaro chanté par le baryton Erwin Schrott

L'une des version les plus célèbres et le splus belles est celle mise en scène par Girogio Strelher  dont voici la bande annonce de la captation

En savoir plus sur l'opéra: site de la philharmonie de Paris

samedi 11 janvier 2020

Beaumarchais, figure de la liberté d'expression

Beaumarchais , figure de la liberté d'expression

Biographie de Beaumarchais


Biographie

"L’œuvre et l'homme se tiennent étroitement. Pour bien comprendre celle-là, il faut bien connaître celui-ci. Il est né en pleine rue Saint-Denis, d'un honnête horloger (1732). Gâté par un père et des sœurs à la fois gais et sensibles, le jeune Pierre-Augustin Caron, après une enfance facile, travailla tout d'abord dans la boutique paternelle. L'horlogerie le mène à Versailles, lui procure une charge, une femme et un nom. Grâce à la musique, il est de l'intimité de Mesdames de France, fréquente la cour, y joue de l'épée et de l'esprit, se lie avec Pâris-Duverney, qui l'enrichit dans ses affaires. Vite il achète la charge de secrétaire du roi. Le voici noble : c'est M. de Beaumarchais (1761). Bientôt lieutenant aux bailliage et capitainerie de la Varenne du Louvre, il a deux comtes sous ses ordres ! C'en est fini maintenant avec l'horlogerie.

Il vole à Madrid, où il a à venger une de ses sœurs, abandonnée par son fiancé, l'écrivain Clavijo, et à ménager mille intrigues secrètes. Quand il revient, c'est le moment pour lui de montrer que « l'amour des lettres n'est pas incompatible avec les affaires. » Depuis longtemps le théâtre l'attire. Il fait Eugénie (1767), puis les Deux Amis (1770). Ce dernier drame échoue. En même temps il perd sa femme, puis son ami Pâris-Duverney, et voit l'héritier de celui-ci, le comte de La Blache, lui intenter un procès malgré le règlement de comptes qu'il produit. Il gagne en première instance, mais non en appel. Et tandis que son fils meurt, qu'il voit la représentation de son Barbier de Séville retardée, l'affaire Goezman surgit. Il est accusé habilement, par son juge, de tentative de corruption sur lui et sa femme (1). C'en était trop. Cet excès de malheur exalte son courage et son esprit. Quatre mémoires successifs pleins de comique, de verve et d'éloquence, en appellent à l'opinion contre le conseiller du parlement Maupeou. Tout le monde le lit, même le roi. Le procès n'en a pas moins un mauvais dénouement pour lui. Mme Goezman est bien condamnée, le conseiller obligé de vendre sa charge, mais Beaumarchais est blâmé, peine infamante qui le privait de ses droits civils. Ses Mémoires sont livrés au feu. Cela mit le comble à sa popularité.

Rien ne lui coûtera maintenant pour obtenir sa réhabilitation. Il devient l'agent secret de Louis XV, puis de Louis XVI, joue tous les rôles, prend tous les masques, obtient entre temps la représentation du Barbier de Séville, dont le succès est très vif, et l'a enfin, en septembre 1776, cette réhabilitation tant désirée ! Et maintenant, avec la complicité de Maurepas et de Vergennes, il est agent secret des colonies d'Amérique en France, il approvisionne les insurgés de munitions et de fusils, tout en reprenant et en gagnant cette fois définitivement son procès avec le comte de La Blache. Et les affaires succèdent sans interruption aux affaires de 1778 à 1784 (2), c'est-à-dire de la réception du Mariage de Figaro par les comédiens à sa représentation ! Ce fut un triomphe. Mais ses ennemis ne désarment point. Il est accablé peu à peu sous le poids de perfides accusations. Sa popularité décroît. Elle sombre presque avec la Révolution, car il n'est rien moins qu'un révolutionnaire à outrance. Constamment soupçonné, arrêté même quelques jours à propos de l'affaire des fusils de Hollande, qui le ruine à moitié, courant après ces fusils par toute l'Europe, il ne se voit sauvé que par le 9 thermidor. Il retrouve alors un peu de popularité et de bonheur, et meurt en 1799.

Telle est sa vie, en raccourci. On voit quel fut l'homme (3). La marque de ce tempérament c'est l'activité, l'ambition, et l'esprit. Et par suite il semble bien né pour le théâtre, pour forger des intrigues, aiguiser des ripostes, amuser et même attendrir, éblouir par une verve étincelante. Malheureusement le théâtre n'a été chez lui que l'accessoire, d'abord un « délassement honnête », puis un moyen; il n'a jamais été le but de sa vie. L'homme d'affaires prime l'auteur. C'est un prodige même qu'il ait trouvé le temps de composer (et de souvent retoucher) ses deux comédies, son opéra, et ses trois drames. Mais de la vie au théâtre il n'y avait presque pas changement pour lui."

Notes
(1) Selon la coutume, il avait comblé d'argent et de présents le rapporteur de son procès, le conseiller Goezman, et sa femme. Le procès perdu, il réclame son argent. Une différence de quinze louis met le feu aux poudres.
(2) Il fonde la société des auteurs dramatiques, devient l'éditeur de Voltaire, s'occupe avec Vergennes de la réorganisation de la Ferme générale, avec Joly de Fleury d'un projet d'emprunt, soutient ceux-ci de sa plume, et ceux-là de sa bourse. Plus tard, de 1784 à 1789, Beaumarchais organisera la Compagnie des Eaux de Paris, composera son opéra philosophique de Tarare et trouvera même le temps de défendre à ses risques et périls l'infortune malheureuse.
(3) On pourrait dire qu'il y a comme deux hommes en lui. Dans son intérieur, fils, frère, père ou mari, il est doux, tendre, affectueux, libéral, aimable et sensible. Au dehors, quoique rarement égoïste et toujours honnête, fouetté par les circonstances, aigri et choqué par les personnes, rarement lui-même, il se guinde ou il se débraille; son activité verse dans l'intrigue, son intelligence dans le savoir-faire, son esprit dans l'impertinence. Il gâte ses plus généreuses tentatives par des procédés d'homme d'affaires; il confond la fierté avec l'insolence, le succès avec la réputation. S'il est de la famille de Grandisson (son père et ses sœurs le comparaient constamment à ce dernier), il est aussi de celle de Voltaire.

source : Henri Lion, Beaumarchais dramaturge

vendredi 10 janvier 2020

Figaro, un picaro?

 Figaro, un picaro. cf sa vie qu'il raconte dans son long monologue

Explication : le picaro est un type littéraire né en Espagne. Ce personnage de roman est un un anti-héros, un homme du peuple, presque un marginal. Son but est de changer de condition, de s'élever dans l'échelle sociale et de faire fortune, sans trop s'embarrasser de scrupules. Le roman picaresque permet à son auteur de faire un tableau des différentes classes de la société, puisque son personnage passe de l'une à l'autre. 
"Fils de je ne sais pas qui, volé par des bandits, élevé dans leursmœurs, je m'en dégoûte et veux courir une carrière honnête"...L'enlèvement du bébé par des bandits est typiquement romanesque,tout comme le désir de changer de condition. 

De nombreux métiers.vétérinairedramaturge (auteur de pièces de théâtre)auteur d'un livre d'économiedirecteur de journal A part la première activité (vétérinaire), il s'agit de professions intellectuelles, Figaro est un écrivain, un double de Beaumarchais ; on a pu reconnaître dans Figaro le "fils Caron".
Une succession d'échecs – suivis d'un nouveau départ.Sa comédie est interdite, son livre d'économie le conduit en prison, son journal est supprimé par la censure... Sa vie est une lutte permanente.Figaro n'est jamais abattu ; comme un personnage de roman picaresque, il change d'activité, sans jamais s'arrêter

S'informer sur le nouveau bac

Sur le site Quand je passe le bac vous trouverez toutes les informations sur les EC3 et sur les nouveautés du bac. Bonne lecture!

jeudi 9 janvier 2020

Réforme des PACES: nouveau parcours d'accès aux études de santé

Message pour tous ceux qui veulent se lancer dans des études de médecine

fin des PACES: le nouveau parcours d'étude permettra une diversification des profils des étudiants, une poursuite d'étude facilitée et des perspectives d'insertion variées.

Trois principes:
-s'inscrire dans un parcours mixte "santé +disciplinaire" offrant la possibilité d'accéder aux études de santé ou de poursuivre vers un diplôme de licence.
-Toujours deux chances pour candidater aux études de santé
-suppression du concours d'entrée: les candidats sont évalués sur leurs résultats universitaires.

deux parcous-types sont proposés par la plupart des universités pour accéder aux études de maieutique ( sage-femme), médecine, ondontologie (dentaire), pharmacie et kinésithérapie:

 1.Une licence avec option "accès santé" (L.AS) exemple licence de droit-option santé ( c'est-à-dire avec des enseignements supplémentaires liés à l'option santé)

2. Un parcours spécifique "accès santé" avec une option d'une autre discipline: exemple PASS-option Droit, PASS-option sciences de la vie etc

Chaque parcours donnera ou non accès aux différentes filières des études de santé: médecine, odontologie,maieutique, pharmacie, kinésithérapie

Lire les informations disponibles sur la fiche formation Parcoursup pour en savoir plus: Comment accéder aux études de santé?

Attention pour l'université de Strasbourg l'accès aux études de santé se fera par le biais d'une licence mention "Sciences pour la santé" à laquelle seront rattachés 11 parcours au choix:
-chimie
-droit
-mathématiques
-psychologie
-sciences économiques
-sciences sociales
-sciences du sport
-sciences de la terre et de l'univers
-sciences et technologies
-sciences de la vie

N'hésitez pas à contacter l'université de Strasbourg pour en savoir plus.

mardi 7 janvier 2020

Exercice d'appropriation sur la vie de Beaumarchais

Imaginer que Beaumarchais parle de sa propre vie. Rédiger ce qu'il pourrait en dire pour montrer son insolence et souligner le caractère romanesque de sa vie.

Je m'appelle Beaumarchais. On m'a surnommé L'Insolent. Ma vie a toutes les caractéristiques d'un personnage de roman , en effet...

Vous pourrez trouver des renseignements fiables sur le site de la BNF ( Bibliothèque nationale de France):biographie. Sur le même site, utiliser la rubrique l'auteur en images et la video qui fait parler un professeur d'université.
A finir pour samedi 11 janvier. A m'envoyer si vous l'avez rédiger sur l'ordinateur pour que je mette quelques exemples sur le blog.

Cours du mardi 7 janvier: comment mémoriser la fable du Mariage?

Il faut être capable de raconter la fable complexe du Mariage de Figaro: montrer d'ailleurs l'entrelacement des intrigues à partir de la quête de chaque personnage: mariage empêché de Suzanne et Figaro, récupération de la dette ou mariage avec Figaro pour Marceline, séduction de Suzanne pour Le Comte, vengeance pour la Comtesse qui cherche à retrouver l'amour du Comte.

Pour raconter la fable: s'intéresser à chaque acte et donc aux différents lieux dans le château d'Agua Fescas où se passe l'action.

Pour entretenir la mémoire se servir des résumés acte par acte, voire scène par scène.
Faites l'exercice de résumer chaque acte en quelques lignes à partir de ce résumé scène par scène pour vérifier votre compréhension de la fable.

samedi 4 janvier 2020

Récapitulatif du programme effectué depuis septembre

Pour que vous puissiez réviser et vous préparer à l'épreuve orale, voici un récapitulatif du programme effectué depuis septembre. je rappelle que je puis faire passer des entraînements à l'oral si vous prenez RV avec moi par mail.


 Séquence 1 : Le Roman et le récit du Moyen Age au XXIème siècle
Œuvre étudiée en classe : Le Rouge et le Noir de Stendhal (1830)
Textes conservés pour l’explication orale :
1.-Extrait du chapitre IV Livre 1 : Julien dans la scierie. Première apparition du personnage.
2 .-Extrait du chapitre VI: L'arrivée de Julien chez Mme de Rênal, le coup de foudre, rencontre amoureuse, scène de première vue. (Que nous avons étudié en commentaire composé.)
3.-Extrait du chapitre IX Livre I : la conquête de la main de Mme de Rênal.
4.-Extrait du chapitre XVI livre II : La provocation: pénétrer dans la chambre de Mathilde.
5.-Extrait du chapitre XLI Livre II    : Le discours de Julien lors de son procès.
Parcours associé : le personnage de roman, esthétiques et valeurs
Textes extraits de romans d’apprentissage ou traitant de l’éducation  conservés pour l’explication orale
6.-Extrait du Père Goriot : fin du roman. L’enterrement du Père Goriot
7.-Extrait de Bel Ami de Maupassant : Fin du roman : la réussite de Bel Ami.
8.-Extrait des Liaisons Dangereuses de Laclos : Lettre 81, Mme de Merteuil à Valmont : comment Mme de Merteuil est devenue son propre ouvrage.
Lectures cursives proposées appartenant à un autre siècle que celui de l’œuvre au programme  que vous pouvez présenter lors de la 2ème partie de l’oral.
En quoi ces romans peuvent-ils être considérés comme des romans d’apprentissage ?
-L’Ingénu de Voltaire ( XVIIIème siècle)
-La Vie devant soi d’Emile Ajar ( XXème siècle)
-Petit Pays de Gael Faye ( XXIème siècle)

Séquence 2 Le Théâtre du XVIIème siècle au XXème siècle : œuvre étudiée en classe Le Mariage de Figaro de Beaumarchais.
 Parcours associé : La Comédie du valet
Textes conservés pour l’explication orale :
9.- Scène 1 de l’acte I

jeudi 2 janvier 2020

A faire pour le mardi 7 janvier

Lire le Mariage de Figaro et l'une des oeuvres proposées en lecture cursive. Chacun doit d'ailleurs me signaler celle qu'il a choisie. Faire l'étude des relations maître/valet dans l'oeuvre choisie dans le carnet de lecture.

Comparaisons de trois mises enscène de la scène 1 Acte I du Mariage de Figaro ' séance du samedi 21 décembre

Mise en scène Jean-Pierre Vincent
Avec Dominique Blanc dans le rôle de Suzanne et André Marcon dans le rôle de Figaro

 -         comment montre-t-il que la pièce est désaffectée ? quel est le mobilier ?
  murs sans tapisseries, marques de plâtre ou de peinture; échelle; lit pas fait; piles de drap sur le lit; vagues tentures; le fauteuil; un mannequin de couturière 

-         quel rôle est donné au lit ? 
les personnages s’y installent, ce rôle central souligne qu’il est le centre de la conversation, érotisme suggéré, complicité des deux amoureux, attente fébrile de la consommation du mariage.
     -         à l’éclairage ? 
très tamisé au départ 
-         à la musique ?
deux musiciens : violoneux; l'aspect musiciens de rue souligne la présence du peuple dans la pièce; sorte d’ouverture; changement significatif de mélodie lorsque Suzanne entre : plus romantique; c’est Suzanne qui congédie les musciens, comme si elle avait donné l’aubade à Figaro 
-         est-ce un décor totalement réaliste ?
non, côté cour, la coulisse est complètement ouverte
 

Mise en scène de Christophe Rauck à la Comédie Française

  tous les indices qui renvoient à la Comédie-Française : les dimensions de la chambre qui correspondent à celles de la scène, le fauteuil de malade qui fait référence au Malade imaginaire(et qui se trouve dans le foyer du théâtre) et le plan du Français,que tient Figaro dans sa main au début de la pièce à la place de la toise. La mise en scène, comme le texte de Beaumarchais, fait référence à ce célèbre théâtre,jouant sur l’illusion théâtrale : espace dramatique et espace scénique se confondent.
 Christophe Rauck ouvre l’espace scénique sur l’espace des spectateurs, rompant la séparation classique entre ces deux mondes. La loge qui donne directement sur la scène fait office de garde-robe, les comédiens partent de l’orchestre au lieu des coulisses, le procès se déroule à cheval sur la scène et l’orchestre. La salle entière devient le lieu de la représentation.

 L’absence de réalisme.On recensera les décors et objets présents sur scène. Les décors utilisent le procédé du trompe-l’œil : le lit ou le fauteuil sont, selon les actes, des objets réels ou des dessins sur des panneaux. La porte d’entrée est également un rideau qui descend ou remonte selon les besoins. L’espace scénique ne cherche pas à créer l’illusion du réel. On s’interrogera sur les effets de la méta-théâtralité : pourquoi ne pas respecter l’illusion réaliste ?La création d’un espace théâtral.Le jeu sur l’artificialité du théâtre, déjà très présent dans le texte de Beaumarchais, est constant dans cette représentation. Figaro se présente lui-même comme un meneur d’intrigues, c’est lui le représentant de l’auteur dans la pièce. Tous les personnages doivent endosser un rôle pour lemariage, si bien que le comte finit par s’écrier :« Jouons-nous une comédie ? » (Acte IV, scène 7.) Les comédiens surjouent lorsqu’ils mentent pour bien faire comprendre qu’ils jouent la comédie. On assiste peu à peu à une vaste mise en abyme dut héâtre. On analysera le procédé de l’exposition,toujours un peu artificiel, qui est poussé à son extrême ici puisque les personnages sont présentés sous la forme d’un tableau vivant. Figaro et Suzanne vont de l’un à l’autre en les désignant et en expliquant leur situation.

Mise en scène de Rémi Barché

 UN UNIVERS DE FÊTE : UN ARTIFICE POUR CACHER LE MUSELLEMENT D’UNE PARTIE DE LA SOCIÉTÉ AU PROFIT D’UNE AUTRE
 un grand univers de fête, celui de la préparation du mariage de Suzanne et de Figaro. Cependant, la mise en scène de Rémy Barché met aussi en évidence, par contraste, la violence qui peut régner dans ce monde du paraître.
 Les ballons qui éclatent, le plateau rose, les rideaux en fond de scène qui disparaissent au dernier acte, la boule à facettes, les lustres qui peuvent monter ou descendre, qui sont parfois allumés, parfois éteints, les micros, les préparatifs d'un concert rock...Tout cela renvoie à l’idée de préparation d’une fête, préparation d’un mariage de façon presque exagérée, un lieu où l’on semble « forc[er] le spectateur à se sentir amoureux 1 »

 Au premier acte, c’est l’installation de la salle des fêtes, les cintres sont en bas. Le deuxième acte, plus sombre, plus en retenue, plus vide grâce à la montée des cintres renvoie à l’univers du drame psychologique. La descente du rideau de fer au troisième acte sonne comme l’interruption de la fête par le Comte, il permet un jeu plus proche du public aussi. Au quatrième acte, l’esprit de fête revient avec la présence des micros et des musiciens, avant le chaos de l’acte V, marqué par la présence de fumée, où les personnages ont bien du mal à se distinguer

Mise en scène du Barbier de Séville

Pour connaître Figaro avant la pièce Le Mariage de Figaro, regardez une mise en scène du Barbier de Séville

Le Rouge et le Noir, un roman réaliste? se préparer à la dissertation du bac blanc

Le fondateur du roman réaliste

Avec Le Rouge et le Noir, Stendhal invente véritablement le roman réaliste : un récit où pas une action, pas une pensée n'est déterminée par le jeu social. Julien Sorel doit avant tout « gagner son pain ».
(...) Stendhal, c'est encore et toujours l'auteur du Rouge et de La Chartreuse. Deux romans très différents, deux romans qui ont généré des enthousiasmes divergents, des passions et des interprétations fort contrastées, deux espèces repérables de lecteurs « frères ennemis » : les « rougistes » et les « chartreux ».
Parce que le roman italien, après Waterloo, tourne le dos au xixe siècle, largue les amarres historiques et conte les aventures très picaresques, très romanesques de Fabrice del Dongo dans une Italie anachronique et passablement irréaliste la cour de Parme doit infiniment plus à la cour de Louis XIV - une cour livresque que le romancier décrit à travers Molière, La Bruyère et Saint-Simon - qu'à n'importe quelle petite cour italienne, de Modène, de Milan ou d'ailleurs, dans une vaporeuse ville plus symbolique qu'ancrée dans l'Italie de Metternich, parce que La Chartreuse de Parme est un récit léger, délesté de tous les détails prosaïques, balzaciens, qui caractérisent les romans du versant français Armance, Le Rouge et le Noir, Lucien Leuwen, Lamiel, parce que La Chartreuse est une fable musicale, picturale, poétique que n'a-t-on pas écrit sur les tonalités corrégiennes et mozartiennes de « l'histoire de la duchesse Sanseverina » !, le dernier roman publié est communément considéré comme le meilleur, comme « le » chef-d'oeuvre de Stendhal.

Un Rouge d'un ton inédit
Cela dit, dans l'histoire du roman européen, ce n'est assurément pas La Chartreuse qui fait date et brèche : le roman qui innove, qui découvre « une portion jusqu'alors inconnue de l'existence » 1, c'est Le Rouge et le Noir 1830. Et ce qui, pour la première fois, apparaît franchement dans le roman de Stendhal, sociologue avant l'heure, ce sont les déterminations historiques, politiques, sociales, culturelles, qui modèlent l'individu. Exit le caractère classique autonome, blockhaus, monade sans porte ni fenêtre, essence non conditionnée par l'existence. La généalogie du moi oblige à remiser l'idée d'un ego personnel au placard des illusions perdues. L'intimité est une chimère, le moi est une passoire, un moulin ouvert à tous vents, formaté par l'environnement familial, social, local, historique, économique, politique, etc., et si la Vie de Henry Brulard est la plus moderne des autobiographies, c'est pour avoir montré, entre autres découvertes, comment l'individu est impressionné, profondément marqué, tatoué par le milieu originel. Stendhal est le premier à avoir placé l'homme dans son biotope naturel : la société, l'Histoire.

La chronique de 1830
Dans son monumental ouvrage, Mimésis. La représentation de la réalité dans la littérature occidentale 2, Erich Auerbach signale l'importance de Stendhal en ces termes : « Dans la mesure où le réalisme sérieux des temps modernes ne peut représenter l'homme autrement qu'engagé dans une réalité globale politique, économique et sociale en constante évolution - comme c'est le cas aujourd'hui dans n'importe quel roman ou film -, Stendhal est son fondateur. » On ne saurait mieux dire. Si Le Rouge n'était que l'amplification d'un fait divers ou l'expression de quelques fantasmes beylistes, il ne vaudrait pas lecture. Il y a dans la « chronique de 1830 » des ingrédients qu'on ne trouvera « nulle part ailleurs » avant ce récit, des perspectives, des « exploits cognitifs » M. Kundera dont la puissance d'effraction romanesque est aujourd'hui perdue, et précisément, à cause de Stendhal. Et plutôt que de « textrapoler » à l'infini sur le sens du « rouge », du « noir », ou du bonheur en prison, mieux vaut sans doute revenir à l'essentiel, en quelques mots.
Le Rouge et le Noir est une « chronique », un « miroir » de la Restauration, et tous les personnages qui peuplent la fiction sont non des abstractions psychologiques, mais des types historiques. Comme l'écrit Stendhal lui-même le meilleur critique, le meilleur lecteur de Stendhal est Stendhal dans un article destiné à présenter son roman au public italien, M. de Rênal et Valenod « sont les portraits de la moitié des gens aisés en France vers 1825. M. de Rênal est l'homme ministériel, l'homme important des petites villes. M. Valenod est le jésuite de robe courte, tel qu'il était en province... » Le maire de Verrières, Valenod ou le marquis de La Mole ne sont pas des caractères atemporels, mais le portrait d'hommes concrets, datés, produits par les moeurs nouvelles de la France révolutionnée. Tous les protagonistes sont ainsi campés, situés, et classés dans l'un ou l'autre libéral ou ultra des partis de l'époque. Dans quel autre roman, avant la « Chronique de 1830 », les personnages sont-ils éclairés, expliqués par leurs affinités électorales ? M. de Rênal n'est plus seulement le comique mari trompé par sa femme et le jeune amant, le cocu de la tradition, c'est un ultra cocufié par un ennemi de classe : la chambre de Mme de Rênal est aussi une chambre politique, et la rivalité entre Valenod le bourgeois devenu baron qui prendra un grand plaisir à demander la tête du plébéien Julien n'est pas seulement personnelle. Dans Le Rouge et le Noir, les traits de caractère l'hypocrisie du héros est une technique de survie sociale, l'orgueil de Mathilde est le fruit de son éducation aristocratique, etc., les comportements la peur de Dieu et la piété de Mme de Rênal résultent de l'inculcation subie au Sacré-Coeur ; dans la droite ligne des romans « frénétiques », l'attitude finale de Mathilde - garder la tête de son amant - ne fait que signer littéralement « l'amour de tête » parisien, etc., les idées, les prises de position politiques, le langage Franc-Comtois monté de sa province à Paris, Julien ignore tout de « la langue des salons », et multiplie les impairs, la « vision du monde », et même « l'intime » imaginaire celui de Mathilde de La Mole, hanté par le xvie siècle, les guerres de Religion et son ancêtre Boniface, n'a rien à voir avec celui du plébéien Julien, marqué par Napoléon et la Révolution, il n'est rien au plus secret de l'individu qui ne soit une intériorisation du social. Et c'est bien évidemment au héros qu'il revient d'illustrer cette « idée neuve ».
De fait, la psychologie et la trajectoire de Julien Sorel ne sont pas séparables de son origine provinciale, du mode d'éducation en vigueur dans la scierie paternelle entre le père et le fils, les rapports sont « sanglants » ; enfant battu, Julien rend coup pour coup : de là le crime de Verrières, de la Restauration le petit paysan apprend par coeur la Bible dès qu'il se rend compte du poids du prêtrisme dans la monarchie restaurée, de l'examen comme moderne rite de passage où qu'il aille, Julien subit des interrogatoires ; au séminaire, une mauvaise réponse le relègue dans les profondeurs du classement ; lors du procès, son discours hors de propos vaut condamnation : Sorel cou coupé, et du prix d'un précepteur. On l'a trop peu souligné : le premier héros « sérieux » salarié, le premier héros qui voit sa valeur dépendre étroitement de son prix sur le marché du travail est Julien Sorel, dont pas une des pensées, pas une des stratégies, pas une des actions n'est totalement étrangère à la nécessité de « gagner son pain ». Tels sont quelques-uns des « petits faits vrais » qui ont fait du Rouge une « chronique » qui a sa place dans l'histoire du roman réaliste européen.

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