mardi 24 mars 2020

Travail à faire pour samedi 27 mars: la poésie de la ville dans Alcools

Nous allons maintenant aborder l'aspect moderne d'Apollinaire. Il s'enthousiasme pour le cadre urbain, les inventions nouvelles : rappelez-vous son éloge de l'aviation et de l'envol. Il a été aussi un découvreur et promoteur de la peinture de son ami Picasso et donc du cubisme. ( Nous verrons que sa poésie est par moments inspirées de la technique du collage et de la juxtaposition que les cubistes ont utilisée en peinture. Voir les articles postés à ce sujet.)

Voici donc un nouvel exercice avant que nous abordions l'analyse du début de "Zone":


Apollinaire, un poète moderne pour un monde moderne : La poésie de la ville
 Objectifs
`` Repérer dans le recueil l’importance donnée par Apollinaire à l’écriture de la ville et du progrès ;
`` Se constituer un ensemble de citations à retenir pour l’examen.


1. Relevez tous les aspects du monde urbain décrits par Apollinaire dans ces extraits d'Alcools.Quels milieux semblent l’intéresser particulièrement ?

2. De nombreuses métaphores et comparaisons assimilent la ville à quelque chose de vivant. Relevez-les et interprétez l’effet produit.

3. Qu’est-ce qui, dans ces extraits, montre l’intérêt du poète pour le voyage ? En quoi ce thème est-il lié à celui du progrès ?

4. Choisissez quatre citations qui vous semblent représentatives de l’écriture du progrès et de la ville dans Alcools, et apprenez-les. e

Extrait 1
 Extrait 1 « Zone », vers 1-6
À la fin tu es las de ce monde ancien
Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin
Tu en as assez de vivre dans l’antiquité grecque et romaine
Ici même les automobiles ont l’air d’être anciennes
La religion seule est restée toute neuve la religion
Est restée simple comme les hangars de Port-Aviation

 Extrait2 « Zone », vers 15-23

J’ai vu ce matin une jolie rue dont j’ai oublié le nom
Neuve et propre du soleil elle était le clairon
Les directeurs les ouvriers et les belles sténo-dactylographes
Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent
Le matin par trois fois la sirène y gémit
Une cloche rageuse y aboie vers midi
Les inscriptions des enseignes et des murailles
Les plaques les avis à la façon des perroquets criaillent
J’aime la grâce de cette rue industrielle

Extrait3 : « Le Pont Mirabeau »

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne

Extrait 4 : « L’Émigrant de Landor Road »
Mon bateau partira demain pour l’Amérique
Et je ne reviendrai jamais

Extrait 5 : La Chanson du Mal-Aimé »

Soirs de Paris ivres du gin
Flambant de l’électricité
Les tramways feux verts sur l’échine
Musiquent au long des portées
De rails leur folie de machines


Extrait 6 : « Le voyageur »
Te souviens-tu du long orphelinat des gares
Nous traversâmes des villes qui tout le jour tournaient
Et vomissaient la nuit le soleil des journées
Ô matelots ô femmes sombres et vous mes compagnons
Souvenez-vous-en

 Extrait 7 : « 1909 »
J’aimais les femmes atroces dans les quartiers énormes
Où naissaient chaque jour quelques êtres nouveaux
Le fer était leur sang la flamme leur cerveau
J’aimais j’aimais le peuple habile des machines

Extrait 8 : Vendémiaire

Et les villes du Nord répondirent gaiement
Ô Paris nous voici boissons vivantes
Les viriles cités où dégoisent et chantent
Les métalliques saints de nos saintes usines
Nos cheminées à ciel ouvert engrossent les nuées
Comme fit autrefois l’Ixion1 mécanique
Et nos mains innombrables
Usines manufactures fabriques mains
Où les ouvriers nus semblables à nos doigts
Fabriquent du réel à tant par heure
Nous te donnons tout cela

1. Ixion : Dans la mythologie grecque, ce prince chercha à séduire Héra,
la femme de Zeus. Ce dernier, pour se venger, fabriqua une nuée à sa
ressemblance et Ixion s’accoupla avec elle.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire