Voici donc un nouvel exercice avant que nous abordions l'analyse du début de "Zone":
Apollinaire, un poète moderne pour un monde moderne : La
poésie de la ville
Objectifs
`` Repérer dans le recueil
l’importance donnée par Apollinaire à l’écriture de la ville et du progrès ;
`` Se constituer un ensemble de
citations à retenir pour l’examen.
1. Relevez
tous les aspects du monde urbain décrits par Apollinaire dans ces extraits d'Alcools.Quels milieux semblent
l’intéresser particulièrement ?
2. De
nombreuses métaphores et comparaisons assimilent la ville à quelque chose de
vivant. Relevez-les et interprétez l’effet produit.
3. Qu’est-ce
qui, dans ces extraits, montre l’intérêt du poète pour le voyage ? En quoi ce
thème est-il lié à celui du progrès ?
4. Choisissez
quatre citations qui vous semblent représentatives de l’écriture du progrès et
de la ville dans Alcools, et apprenez-les. e
Extrait 1
Extrait 1
« Zone », vers 1-6
À
la fin tu es las de ce monde ancien
Bergère
ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin
Tu
en as assez de vivre dans l’antiquité grecque et romaine
Ici
même les automobiles ont l’air d’être anciennes
La
religion seule est restée toute neuve la religion
Est
restée simple comme les hangars de Port-Aviation
Extrait2 «
Zone », vers 15-23
J’ai
vu ce matin une jolie rue dont j’ai oublié le nom
Neuve
et propre du soleil elle était le clairon
Les
directeurs les ouvriers et les belles sténo-dactylographes
Du
lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent
Le
matin par trois fois la sirène y gémit
Une
cloche rageuse y aboie vers midi
Les
inscriptions des enseignes et des murailles
Les
plaques les avis à la façon des perroquets criaillent
J’aime
la grâce de cette rue industrielle
Extrait3 :
« Le Pont Mirabeau »
Sous
le pont Mirabeau coule la Seine
Et
nos amours
Faut-il
qu’il m’en souvienne
Extrait 4 : « L’Émigrant de Landor Road »
Mon
bateau partira demain pour l’Amérique
Et
je ne reviendrai jamais
Extrait 5 : La Chanson du Mal-Aimé »
Soirs de Paris ivres du gin
Flambant de l’électricité
Les tramways feux verts sur l’échine
Musiquent au long des portées
De rails leur folie de machines
Extrait 6 : « Le voyageur »
Te
souviens-tu du long orphelinat des gares
Nous
traversâmes des villes qui tout le jour tournaient
Et
vomissaient la nuit le soleil des journées
Ô
matelots ô femmes sombres et vous mes compagnons
Souvenez-vous-en
Extrait
7 : « 1909 »
J’aimais
les femmes atroces dans les quartiers énormes
Où
naissaient chaque jour quelques êtres nouveaux
Le
fer était leur sang la flamme leur cerveau
J’aimais
j’aimais le peuple habile des machines
Extrait 8 : Vendémiaire
Et
les villes du Nord répondirent gaiement
Ô
Paris nous voici boissons vivantes
Les
viriles cités où dégoisent et chantent
Les
métalliques saints de nos saintes usines
Nos
cheminées à ciel ouvert engrossent les nuées
Comme
fit autrefois l’Ixion1 mécanique
Et
nos mains innombrables
Usines
manufactures fabriques mains
Où
les ouvriers nus semblables à nos doigts
Fabriquent
du réel à tant par heure
Nous
te donnons tout cela
1. Ixion : Dans la mythologie grecque, ce
prince chercha à séduire Héra,
la
femme de Zeus. Ce dernier, pour se venger, fabriqua une nuée à sa
ressemblance et
Ixion s’accoupla avec elle.
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