samedi 21 septembre 2019

La vie de Stendhal dans son rapport au Rouge et le Noir (cours du 21 septembre)


Enfance de Stendhal
 
Né encore au XVIIIème :  1783,  famille bourgeoise «  qui se croyait au bord de la noblesse », mère au tempérament artiste qui meurt quand il a 7 ans // absence de mère pour Julien, amours cf Vie d’Henri Brûlard, côté Gagnon italien, paradis de beauté d’harmonie d’art.

Éducation rigide, rêve de quitter Grenoble, bon en maths,  tyrannie de l’abbé Raillane son précepteur, détestera l’aspect rétrograde de la religion et de la monarchie.
Saute de joie à 10 ans à l’annonce de la mort de Louis XVI, père arrêté pour « opinions contre révolutionnaires », n’aime pas son père.
Sentiment de rébellion permanent, mentor son grandpère maternel, médecin féru de Rousseau et de Voltaire.
Doué pour le dessin et les maths 13ans Ecole Centrale, brillant, premier pris de maths.

découverte de l'Italie, culte de Napoléeon au début:

1800-1802 : découverte de l’Italie
Polytechnicien?  arrive à Paris au lendemain du coup d’état du général Bonaparte 1er consul ; ne va pas à Polytechnique.
Appui de son cousin Daru qui travaille au ministère de la guerre, entre dans l’armée d’Italie, 18 ans sous-lieutenant au 6ème dragon, découverte de l’Italie opéras, actrices, Milan…tout l’enchante mais s’ennuie dans la vie militaire, démissionne en 1802.

1802-1814 :
Sillage de Napoléon :
se pique de théâtre, nouveau Molière aventures avec des actrices, critique le conservatisme, l’inélégance des parvenus
Idéologues du XVIIIme siècle : rôle de la physiologie dans la vie mentale
Déplacements par amour : Marseille
Retourne dans l’armée : fonctions administratives en Allemagne, atrocité des combats, mais rate Wagram car malade, Vienne

1810 : vie de bohème à Paris haute administration, Conseil d’Etat, mais à nouveau voyages en Italie «  un gros garçon qui va beaucoup au spectacle et vit toujours avec quelque actrice »=rapport de police
1812, Paris ( Histoire de la peinture en Italie »), retour dans l’Armée, Moscou, retraite de Russie dirige les approvisionnements, traversée de la Bérézina : efficacité, panache mais pas vraiment récompensé. Le despotisme de Napoléon lui déplaît. Typhus qui l’oblige à rentrer à Paris.
 D’abord fasciné par Napoléon, l’aime moins quand il se fait despote, se rallie peu de temps à la monarchie en 1815, mais républicain rejoint l’opposition pendant les 2 restaurations. R et N : exalte la Révolution et la légende napoléonienne, dénonce l’emprise de la religion sur la société et la rigidité de la société, l’absence de mobilité sociale

1814-1821 après la chute de l’Empire passe à l’opposition, retournera 7 ans en Italie, publie des vies de musiciens sous pseudonymes, différentes histoires de l’art.

1821-1830 : passions amoureuses cf De l’amour, concept de cristallisation 1822, retour à Paris

Stendhal, un moderne, rapport ambivalent au Romantisme, précurseur du réalisme.

1823 Vie de Rossini, Racine et Shakespeare : valeurs modernistes et libérales italiennes «  romanticisme ( « art de présenter aux peuples les œuvres littéraires qui, dans l’état actuel de leurs habitudes et de leurs croyances, sont susceptibles de leur donner le plus de plaisir possible. le classicisme au contraire leur présente la littérature qui donnait le plus grand plaisir à leurs arrières- grandpères. » ) remet en cause la notion du beau idéal, manque d’action, alexandrins. , prend Hugo de vitesse en appelant à rompre avec le classicisme, mais se démarque des Romantiques de l’époque dont il exècre l’emphase, l'excès de réalisme : lui prône le réalisme cf « l’âpre vérité », lutte contre le « mal du siècle », l’ennui et le désenchantement maladie qu’il faut soigner refuse l’obscurantisme religieux, libéralisme des romanticistes italiens, les carbonari, il admire le style des auteurs classiques, et pas l’emphase des romantiques.

Théorie du roman-miroir, ignore que le réalisme comme catégorie existait cf 1826 dans un article // mais seulement en 1834 Balzac al is true » Père Goriot.

1830 année qui marque un tournant dans l’histoire culturelle et littéraire : cf « Bataille d’Hernani », acte de naissance du réalisme: « histoires des moeurs » de Balzac, création de la sociologie par Auguste Comte. 

Stendhal privilégie les sensations pour appréhender le réel, pas forcément comme Balzac les sciences naturelles, sensualistes du XVIIIème, cf restrictions de champs focalisations internes, présenter plusieurs points de vue différents, faire entrer dans les sensations et émotions des personnages, pas réaliste de l’observation objective- pas de longues descriptions à la Balzac, mais un relativiste de la perception.
Psychologue ?  oui , Personnage à la fois social et psychologique tourné vers le monde comme vers l’introspection, mot anglais qui entre dans la langue française.

N’aborde que tardivement le roman, beaucoup d’autres genres avant ; en rupture avec la vogue des romans de son époque ex romans historiques à la Walter Scott, veut un roman reflet du réel  cf 2 épigraphes : I, XIII «  Un roman , c’est un miroir que l’on promène le long d’un chemin ». «  Tout ce que je raconte je l’ai vu ; et si j’ai pu me tromper en le voyant, bien certainement je ne me trompe point en vous le disant) II,XXI
 But: se protéger de la censure : jouer entre l’immoralité du réel et celle du personnage cf parenthèse du chapitre XIX dans le livre II.( Pas de la faute de Stendhal si le réel reflété dans le miroir est immoral.
Pas de héros idéalisé car la société n’est pas idéale, ton naturel, celui de la conversation

Parfois mots en italiques= effet de réel énoncés rattachés à leur situation d’énonciation traces d’oralités se défie de l’éloquence et du lyrisme, spontanéité est pas idéale, ton naturel, celui de la conversation ; Excès de formulation qui pour lui tue l’émotion. «  On gâte des sentiments si tendres à les raconter en détails. »

Roman lié à l’actualité cf parenthèse dans laquelle il se met en scène dialoguant avec son éditeur porte parole du goût des lecteurs (II, XXII) sur les débats politiques dans le roman «  un coup de pistolet au milieu d’un concert » «  Si vos personnages ne parlent pas politique, ce ne sont plus des Français de 1830, et votre livre n’est plus un miroir, comme vous en avez la prétention. » politique intégrée au roman comme gage de réalisme.

1827 : premier roman Armance, pas de succès, repart pour l’Italie tjrs surveillé par les Autrichiens, retour à Paris l’année suivante publie des Nouvelles Vanina Vanini, Chroniques italiennes 1828

Rouge et le Noir novembre 1830, inspiré d’un fait divers, après les trois Glorieuses de juillet 1830 « être lu en 1935 ! » 
il a 47 ans a vu se succéder la révolution, la Terreur, le Directoire, le Consulat, l’Empire, la première Restauration de Louis XVIII et la seconde de Charles X, régime renversé en juillet pendant que le livre est en impression.
Roman qui subit des corrections jusqu’en Juillet 1830, n’évoque pas les trois Glorieuses : volontaire cf changement de sous-titre: Chronique du XIXème siècle.

Stendhal veut concilier authenticité et noblesse de cœur, en quête de simplicité, de naturel, détachement dans les arts : comportement finalement aristocratique et mondain, écriture comme un luxe.

 Début de rédaction: 18 janvier 1830, après avoir terminé Promenades dans Rome, dossier Julien, nourrit le fait divers des affaires Berthet et lafargue de son observation de la société, de ses souvenirs d’enfance et de ses liaisons amoureuses. Femmes que Stendhal a connues: liaison avec Giulia Rinieri de Rocchi : «  Je sais bien et depuis longtemps que tu es vieux et laid mais je t’aime. » cf Mathilde lucidité peu charitable, s’oppose à l’idéal féminin définit dans La vie de Rossini : «  J’aime mieux une femme tendre qu’une femme raisonnable. Je préfère la rusticité à l’affectation… Je préfère, j’aime avant tout par-dessus tout la simplicité et la bonté, mais surtout la bonté. » Mme de Rênal

Rédaction rapide échelonnée sur 6 mois avec des ajouts jusqu’à l’impression en juillet

Allusions à la vie culturelle de 1830 dans le roman:  Hernani II, X 6 février,, ballet de Manon Lescaut II, XXVIII 
3 mai écriture définitive du roman, ne précède que de peu le temps de l’impression.
Insère de ajouts: chapitre XXI, la note secrète, qui aurait été censurée avant les Journées de Juillet a été rajouté après les trois glorieuses. D’abord intitulé Julien, sous-titre 1830 remplacé par XIXème siècle
Publication nov 1830 vendu avec succès mais jugé immoral et cynique, réagit avec sérénité, consul à Trieste : «  Vu que Julien est un coquin et que c’est mon portrait, on se brouille avec moi » écrit-il de Trieste le 19 février 1831 à Alberthe de Rubempré «  Je serai compris vesr 1880 »

Fait des corrections pour les rééditions. Se reproche alors son style trop sec, parfois son manque de descriptions.

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