Une chronique est un recueil de faits historiques, rapportés dans
l'ordre de leur succession.
L'action du roman se déroule, en effet, de
1826 à 1830, ce qui correspond à l'agonie de la Restauration, avec le
règne de Charles X (1824-1830), Bourbon, frère de Louis XVI, qui va être
détrôné par Louis-Philippe (1830-1848), orléaniste, cousin de Louis
XVI, instaurant la Monarchie de Juillet.
Stendhal écrit l'histoire d'une
situation politique et sociale en mutation, à la veille de la
révolution de 1830 et de la chute du régime en place.
Il est important de connaître la succession des régimes depuis la révolution française de 1789 car Stendhal lui-même les a connus. Il avait 10 ans à la mort de Louis XVI. Le roman évoque les traces laissées dans la société par la Révolution, la Terreur, l'ascension de Bonaparte et l'Empire et le retour à la monarchie, à la Restauration, période pendant laquelle se déroule le roman.
La chronique peut aussi être un récit qui met en scène des personnages
fictifs et réels et évoque des faits authentiques. Il est question, dans
le roman, de la bataille d'Hernani et du ballet de Manon Lescaut, ces "
petits faits vrais ". ( On appelle "petits faits vrais" des allusions à la réalité qui créent une véritable illusion que l'ensemble de la fiction est réelle, alors que l'on sait que Verrières n'existe pas ni Julien Sorel etc.)
Ne négligeons pas le troisième sens de chronique : l'ensemble
des nouvelles qui circulent, le bruit. On parle alors de chronique
mondaine.
Ces trois sens se côtoient chez Stendhal, qui estime que " la
politique, au milieu des intérêts d'imagination, c'est un coup de
pistolet au milieu d'un concert ". Ainsi l'Histoire surgira-t-elle
toujours de façon allusive, par le biais du héros, Julien Sorel, qui
nous fait découvrir les milieux sociaux et les " façons d'agir en 1830
".
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